Lady Angel Administrateur
| Sujet: Sur le plan sexuel Lun 13 Mai 2013 - 2:26 | |
| Il est parfaitement possible d'avoir une vie sexuelle épanouie après un viol car il n'y a aucune comparaison possible entre une étreinte amoureuse, qui est un acte d'amour, d'échange sensuel plein de respect et de tendresse, avec un viol qui est tout le contraire, c'est-à-dire un acte de violence ou d'abus de pouvoir visant à renier totalement la personnalité de l'autre pour l’assujettir à ses propres désirs. Cela serait comme vouloir comparer le fait d'offrir un cadeau, avec un vol ou un cambriolage.
Cependant, il est possible de passer par une période difficile, parfois juste après le viol, parfois des années plus tard, ce qui rend le lien moins évident. Il est possible d'avoir des flash-back en plein milieu de l'acte, ce qui empêche de poursuivre, mais d'autre fois, c'est le corps qui parle et là le lien est très difficile à faire, surtout si cela survient des années après. Ainsi, il est possible que le vagin se contracte au point de se verrouiller totalement ou partiellement malgré le désir, ce qui rend un acte sexuel absolument impossible. C'est le vaginisme, qui est extrêmement douloureux et dont l'origine est dans ce cas, lié au traumatisme du viol. Plus rarement, certaines personnes ont des troubles du comportement sexuel (homosexualité ou hyper-sexualité pouvant aller jusqu'à la prostitution) car leur corps a été renié, humilié, en "libre service" et ces victimes n'arrivent plus à se le réapproprier. En outre,le viol peut interrompre la construction psycho-sexuelle de l'enfant ou de l'adolescent, surtout s'il a lieu avant la puberté, ce qui peut se traduire par une sexualité compulsive ou au contraire un rejet total de la sexualité. Si les choses ne rentrent pas rapidement dans l'ordre, tu dois consulter un psychologue.
Personnellement, je n'ai ressenti aucun plaisir pendant le viol, mais un profond dégoût et cela a rendu les choses plus faciles par la suite. Mais certaines victimes ont éprouvé du plaisir et ressentent d'autant plus de culpabilité et d'incompréhension. Elles deviennent alors incapables d'éprouver du plaisir ultérieurement lors d'un rapport sexuel consenti, car leur corps n'ayant pas compris qu'elles n'étaient plus en danger, se bloque désormais et refuse de se laisser aller. Dans le film, "le silence des églises", l'adolescent devient "accro" à ce plaisir malsain, il est totalement sous l'emprise de son bourreau et cela lui procure un profond dégoût et un terrible mal de vivre et en même temps il a très peur d'être rejeté par lui. Arrivé à l'age adulte, détruit mais dégagé de son emprise manipulatrice, il revient pour le tuer. On comprend bien tout le sordide et toute l'horreur psychique dans laquelle la petite victime est plongée.
Il est important à mon sens de dire à ton amoureux que tu a été violée pour 2 raisons : la première est que tu peux avoir des réactions bizarres, des mouvements de rejet qu'il peut mal interpréter s'il n'est pas informé. La seconde, la plus importante, est qu'il doit tenir compte de ton traumatisme en évitant tout geste brusque ou en voulant être trop pressé. Les préliminaires, s'il sont importants de manière générale pour une femme, deviennent indispensables et incontournables pour une femme violée. Ton partenaire doit être très à l'écoute de ton corps : s'il sent que tu te crispes d'un seul coup, c'est qu'il a loupé une étape, il doit donc faire marche arrière et ne surtout pas insister. Seuls des gestes doux et tendres permettent au corps de se détendre, de se relâcher et à l'esprit, de retrouver de la confiance afin de pouvoir faire l'amour agréablement. Vouloir aller à l'encontre de ce principe, c'est prendre le risque de te crisper et de rendre les choses désagréables voir douloureuses, et à force, sans savoir pourquoi et sans même faire le lien, car les dégâts causés sont inconscients, tu finirais par prendre ton partenaire en horreur.
Extrait de http://violdemineure.overblog.com | |
|