Lady Angel Administrateur
| Sujet: Le stress post-traumatique Lun 13 Mai 2013 - 2:23 | |
| Le viol n'est pas uniquement un rapport sexuel non consenti, c'est surtout un broyeur psychologique qui détruit tout sur son passage : ton insouciance, ta joie de vivre, tes rêves et même ta personnalité. Beaucoup de gens minimisent la gravité du viol, or je rappelle que il s'agit d'un crime d'un point de vue juridique, suite auquel certaines personnes se suicident.
J'ai parlé de l'état de sidération. L'état de sidération ne concerne pas uniquement les victimes de viol. Il concerne également les victimes de guerre, d'agression ou d'accident. Dés lors que le stress devient insupportable au point de faire « disjoncter » le cerveau, il y a état de sidération. Si cet état est bien utile sur le moment car il te sauve la vie en évitant la crise cardiaque, le problème c'est qu'en « disjonctant », le cerveau ne traite pas l'information qui reste ainsi piégée en l'état dans le subconscient. Cela aura pour conséquence de faire revivre à la victime encore et encore le calvaire de son viol, soit sous forme de flash-back, soit en revivant uniquement le sentiment d’extrême angoisse éprouvé à ce moment là, suivit de l'état de dissociation, sans pour autant rattacher cette sensation au viol. C'est le stress post-traumatique qui a des répercussions psychologiques très graves et entraîne un ou plusieurs des symptômes suivants : repli sur soi pouvant aller jusqu'au mutisme, sentiment d’extrême angoisse, spasmophilie, dépression, sentiment d'irréalité (dissociation), troubles du comportement, comportement violent et agressif envers les autres ou envers soi même pouvant aller jusqu'à l'auto-mutilation ou la tentative de suicide, comportement dangereux, alcoolisme ou toxicomanie, anorexie ou boulimie, maladies somatiques comme des douleurs ou maladies de peau, etc... Voilà pourquoi la victime va si mal à la suite d'un viol sans forcément comprendre pourquoi elle va si mal, ni relier cela à son agression, surtout si elle n'a pas conscience que c'est un viol ou n'en n'a pas le souvenir. Cet état va perdurer jusqu'à que l'information soit enfin traitée par le cerveau, c'est-à-dire sortir du subconscient pour devenir conscient. Cela peut durer de nombreuses années, c'est pourquoi il est ESSENTIEL de suivre une psychothérapie ou de consulter une association d'aide aux victimes pour exorciser l'agression et son cortège de symptômes (consulter plus bas le lien : 'annuaire des associations d'aide aux victimes'). Tu peux également en parler à ton infirmière ou ton psychologue scolaire. Bien souvent, il est plus facile d'en parler à un professionnel plutôt qu'à son entourage. D'autant que l'entourage peut se montrer maladroit malgré sa bonne volonté et poser des questions déstabilisantes auxquelles on est incapable de répondre. Les psychologues sont là pour t'écouter et t'aider. Ils ne te jugeront pas et sont soumis au secret professionnel, autrement dit, ils ne répéteront ton secret à personne, pas même à ta famille. Ils ne t'obligeront pas non plus à porter plainte si tu n'es pas encore prêt(e). Dis-toi qu'ils ont l'habitude, ils sont souvent confrontés à des victimes de viol ou d'agression et connaissent bien cet état de sidération et de stress post-traumatique. Mais le choix du thérapeute est important et délicat, il faut quelqu'un avec qui tu te sentes bien, avec qui tu as un bon feeling. De plus, Il faut une écoute active avec des réponses à tes interrogations légitimes, quelqu'un qui met des mots sur ce que tu as vécu. Une écoute silencieuse et bienveillante ne sert à rien. J'ai moi même changé plusieurs fois de thérapeute avant de trouver le bon. Souvent le bouche-à-oreille permet de faire le bon choix.
Pour expliquer l'importance de la parole dans son rôle de guérison, je vais citer un exemple concret qui est arrivé à l'une de mes amies pendant son adolescence : cette amie est tombée par la fenêtre et a fait une chute du deuxième étage. Par miracle elle n'est pas morte, mais pendant des années, elle était réveillée systématiquement toutes les nuits à 2 heures du matin par un bruit assourdissant suivit d'une douleur épouvantable à la tête. Le jour où sa psychologue a fait le lien entre ses réveils nocturnes et sa chute (qui a eu lieu également à 2 heures de matin) en lui expliquant que ce bruit correspondait à l'impact de sa tête sur le bitume suivit par la douleur qu'elle a ressenti à ce moment là, l'information a été gérée par son cerveau et ses nuits sont désormais devenues paisibles. Dans ce cas, le lien est relativement aisé à établir, mais souvent il est beaucoup plus nébuleux. Ainsi, il peut arriver que la victime ne conserve aucun souvenir conscient du viol (notamment si les faits sont survenus durant la petite enfance). Cependant le mal est fait et s'exprime bien souvent à travers le corps : maladie, nausées, douleur, troubles gynécologiques à répétition, symptômes physiques étranges qu'aucun médecin ne parvient à soigner malgré tous les savants diagnostics... et pour cause, puisque la blessure est d'ordre psychologique et que c'est l'esprit qu'il faut soigner et non le corps...la maladie, c'est le "mal-à-dire". Ces symptômes physiques ne sont pas le propre du viol, ils s'expriment également pour toute autre détresse psychologique. Pour venir à bout de ces bizarreries physiques, une psychothérapie s'impose, associée à un traitement de fond homéopathique prescrit par un médecin homéopathe ou une consultation chez un magnétiseur (attention toutefois aux charlatans, nombreux dans ce secteur. Soit tu le connais de réputation, soit je te suggère de vérifier au préalable s'il est bien membre du GNOMA...voir lien plus bas). Pour illustrer la force de l'emprise de l'esprit sur le corps et le pouvoir des mots sur les maux, je t'invite à lire le livre de Marie Cardinal "les mots pour le dire." Extrait de http://violdemineure.overblog.com | |
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