Lady Angel Administrateur
| Sujet: L'état de sidération Lun 13 Mai 2013 - 2:06 | |
| Par cet amour je me sentais complice, pourtant je ne voulais pas avoir de relation sexuelle avec lui, je n'étais pas consentante. Malgré tout, je me laissais faire, passivement, absente, trop abasourdie, stupéfaite, choquée pour avoir la moindre réaction. Mais j'ai eu terriblement honte de ma passivité. Comment en effet expliquer à mes proches ou à un juge si je devais porter plainte (impensable à cette époque là !) pourquoi je n'ai pas crié, pas pleuré, que je ne me suis pas débattue alors "qu'en théorie" j'aurai pu le faire ? Pour moi à cette époque là, c'était au delà de toute compréhension.
Pourquoi cette absence de réaction ? j'ai dis que j'avais été trop abasourdie, choquée pour réagir. Cet état est bien connu des médecins et psychologues : il s'appelle l'état de sidération.En fait, tu es tellement choqué, ton cœur bat si vite que le cerveau, incapable de gérer tant de stress « débranche », il crée un court circuit dans ta tête et cela fait comme si tu n'étais plus là. Tu n'as plus de sensation et forcément plus aucune réaction. Tu as alors un sentiment d'irréalité et deviens comme spectateur/trice (en psychologie cet état s'appelle la dissociation). La sidération est un blocage total qui protège de la souffrance en la distanciant et en la bloquant. Voilà pourquoi il est impossible de réagir. Mais cette absence de réaction ne doit en aucun cas être assimilée à un consentement. Cet état est également connu des officiers de police compétents qui ne te jugeront pas si tu ne t'es pas débattu, bien au contraire, c'est un élément de preuve de la véracité de ton témoignage.
Ce n'est pas parce que tu ne réagis pas que cela donne le droit à ton agresseur de te violer.Pour t'en persuader, prends l'exemple des enfants battus : bien souvent les enfants battus se laissent martyriser sans réagir (pire encore, ils aiment leurs parents et pensent qu'ils ont mérité leur châtiment car dans leur tête, les parents sont bons et n'agissent que pour leur bien). Pour autant, leur absence de réaction autorise t-elle la maltraitance ? Malheureusement, tous les parents ne sont pas des gens bons et bienveillants et personne n'a le droit de maltraiter un enfant, ni de le violer. Aucune raison, aucune excuse ne peut justifier un tel acte.
Être confronté à des sentiments aussi troubles et contradictoires, à l'âge où tu es en pleine construction de ta personnalité peut provoquer un cataclysme, un raz-de-marée dévastant tout sur son passage. C'est pourquoi les conséquences psychologiques et les séquelles sont aussi traumatisantes et destructrices. Extrait de http://violdemineure.overblog.com | |
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